mardi 17 janvier 2012

Holes, Mercury Rev. 5 morceaux des années 90, (1/5)


Les années 90... c'est quoi? ce sont les belles années qui ont vu la naissance du grunge, du lo-fi, de moi et même du trip hop etc... Autant de choses pour lesquelles Dieu nous doit des excuses. C'est pourquoi va suivre une série de 5 "articles" consacrés à 5 morceaux issus de cette génération "où il ne s'est rien passé". Et croyez moi, ce ne sera pas des morceaux ni de Nirvana, ni de Pavement ni même d'Oasis (et je suis tellement élitiste que je ne cite même pas Radiohead ni Massive Attack).
Si si.



Holes, Mercury Rev (Donahue/Fridman)


 La silhouette élancée de Donahue, d'habitude en mouvement perpétuel, est désormais immobile. Son corps est de nouveau emplâtré dans une dépression nerveuse. Il ne comprend plus ce qui lui arrive. Il pensait pourtant avoir réalisé des Cds immenses avec les premiers enregistrements de Yrself is Steam (91), Boces (93) et See You On the Other Side (95) en compagnie du génial Producteur Dave Fridman et du guitariste mégalo David Baker. Mais Alors? Pourquoi toujours aucune reconnaissance? Pourquoi le rock fm torturé de son tube « Young Man's Stride » n'est resté que quelques jours sur les ondes nord américaines du comté de Buffalo? Donahue a lancé toutes ses forces et son talent dans des Cds qui n'ont jamais connus le succès et la reconnaissance du publique. Ainsi il alla se retirer dans la région du Catskill dans le but d'écrire « des petits bouts de trucs »...
Donahue, c'est le zombie derrière 
Dans son refuge un rythme de guitare et une gentille nappe éléctro lui viennent instantanément... Loin du monde, mais au fond du trou, Donahue entame sa deuxième dépression en deux ans. À fleur de peau, cet écorché vif va ensuite vivoter dans les états de New York et du New Jersey en passant par l'Hudson pendant trois longues années. Du statut d'ermite, Donahue va passer à celui de vagabond. Piochant au hasard des moments et des couleurs que sa vision d'artiste torturé lui offre du monde pour en faire une grande mosaïque de sentiments mélancoliques, harmonisant ainsi son romantisme exacerbé et les besoins matérialistes de la vie qu'il mène. À la fois à des années lumières de ses pairs, mais au contact constant de leurs sombres réalités, Donahue est désormais le spectateur du déclin de ses semblables et de lui même. Doux et long comme un spleen adolescent, « Holes » est la litanie d'un homme qui a compris que peu importait son action personnelle puisque ce sera celle des autres qui façonnera son image.
Témoin, spectateur... le grand musicien réduit au rang d'observateur espère juste qu'Universal va renouveler son contrat.

Dans ce même style et dans cette même époque Grandaddy et The flaming Lips ont également apporté une pierre au frêle édifice du rock ambiant entre 98 et 2000.

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